Les bonnes pratiques
Les pratiques à adopter et à proscrire dans le marais de Saint-Antoine-de-Tilly
Le marais de Saint-Antoine-de-Tilly est un milieu riche, regorgeant d’une flore et d’une faune diversifiées. En raison de sa situation dans l’estuaire d’eau douce du Saint-Laurent et de la fluctuation du niveau d’eau (marées), certaines plantes y sont uniques, même rares à l’échelle mondiale ! Plusieurs espèces de poissons, d’oiseaux, de mammifères et d’insectes ont fait de ce marais leur habitat. En tant que riverains ou citoyens, nous avons la responsabilité et la possibilité de contribuer à la conservation de cet écosystème. Nous pouvons profiter pleinement de ce milieu tout en adoptant des pratiques respectueuses et durables qui assureront la survie des espèces qui s’y trouvent.
Bonnes pratiques
- Circuler sur la grève à pied en évitant de piétiner la végétation.
- Circuler dans l’eau peu profonde avec de petites embarcations telles qu’un kayak, une chaloupe ou un canot. Pour la descente d’embarcations, utiliser les endroits identifiés à cette fin.
- Retirer les déchets qui jonchent le littoral en veillant à laisser les roches, les pierres, les souches et les débris ligneux. Ces derniers fournissent abris et nourriture pour la faune.
- Conserver un couvert forestier et une flore diversifiée en bordure du littoral, idéalement sur une bande minimale de 10 m (rive réglementaire). Cette bande végétale ralentit les processus d’érosion, assure une zone filtrante pour les nutriments et polluants, en plus de fournir une source d’alimentation et d’abris pour plusieurs espèces fauniques.
- Privilégier des espèces indigènes pour la plantation de végétaux sur votre propriété. Consulter en ligne le document Guide des végétaux indigènes de renaturalisation de la Fondation québécoise pour la protection du patrimoine naturel , lequel présente les espèces indigènes adaptées aux conditions qu’offre le fleuve Saint-Laurent.
- Effectuer le contrôle des espèces exotiques envahissantes (EEE) présentes sur votre propriété, limitant ainsi leur propagation. Il ne faut surtout pas rejeter ces plantes au fleuve ni les composter. Pour s’en défaire, les mettre dans des sacs de plastique et en disposer lors de la collecte des déchets. Mettre des gants s’il s’agit de la berce du Caucase ou du panais sauvage (article à venir dans un prochain Trait d’union sur les EEE).
- Vérifier périodiquement l’état des murs de soutènement là où ils sont présents afin d’éviter l’érosion et l’apport de sédiments.
- S’informer auprès de la municipalité, de la MRC, du MFFP et du MELCC avant d’entreprendre des travaux dans le littoral ou sur la rive. Dans bien des cas, des permis ou des autorisations sont requis.
Pratiques à proscrire
- Rejeter dans le fleuve des déchets végétaux tels que gazon, branches d’arbres ou plantes horticoles. Dans certains cas, ces plantes deviennent envahissantes, contribuant ainsi à réduire la biodiversité du milieu.
- Circuler en véhicules motorisés dans le marais. Cela détruit la végétation et modifie les propriétés du sol, affectant ainsi la faune et la flore. Si vous devez circuler, faites-le à faible vitesse et restez sur le sable, la roche-mère ou le gravier. Il est interdit de circuler dans la végétation en vertu de l’article 128.6 de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune (RLRQ, chapitre C-61.1).
- Pour les embarcations motorisées, n‘accéder au marais que par les rampes d’accès prévues à cette fin. Demeurer à l‘intérieur d’un corridor de 5 mètres pour la mise à l’eau afin de minimiser les dommages pouvant être causés aux herbiers aquatiques.
- Circuler avec des véhicules ou remorques dans les herbiers aquatiques du marais car cela peut entrainer des pertes d‘habitats fréquentés par de nombreuses espèces d’oiseaux aquatiques et de poissons.
- Circuler en embarcations à moteur (ex. bateaux, motomarines) et véhicules tout-terrain (VTT) en eau peu profonde car cela endommage les habitats de reproduction, de repos et d‘alimentation de plusieurs espèces d’oiseaux aquatiques et de poissons. Les hélices et turbines des bateaux à moteur, ainsi que le mouvement des VTT peuvent arracher ou faucher la végétation.
- S‘assurer de l’étanchéité des réservoirs d‘essence et du moteur avant la mise à l’eau d’une embarcation dans le marais. La perte de produits pétroliers par les embarcations à moteur et les VTT constitue une source de pollution.
- Faucher ou récolter la végétation du marais et de la rive. D’une part, cette végétation constitue un abri et une source importante de nourriture pour la faune aquatique et aviaire. Faucher la végétation pour faciliter la chasse est une pratique interdite. D’autre part, certaines plantes présentes dans le marais font partie d’espèces rares et menacées (la gentiane de Victorin par exemple). La récolte de ces plantes peut affecter leur survie.
- Remblayer ou creuser dans le littoral. Cela a des répercussions sur la biodiversité du marais. Creuser des caches pour la chasse est une pratique interdite en vertu de l’article 128.6 de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune (RLRQ, chapître C-61.1)
- Utiliser des engrais et des pesticides à proximité du fleuve. Ceux-ci peuvent se lessiver et affecter la qualité de l’eau.
- Déranger les oiseaux qui se posent dans le marais. En période de migration, quand des centaines d’oies prennent leur envol, cela constitue un spectacle extraordinaire. Toutefois, quand cet envol est provoqué intentionnellement par un humain, par un chien, par un drone ou par tout type de véhicule, cela devient une source de stress pour les oies.
Si vous avez connaissance d’actions ou de comportements qui peuvent mettre le marais à risque, vous pouvez communiquer avec les agents de Protection de la faune au numéro 1-800-463-2191.
Texte rédigé par le Bureau d’écologie appliquée en collaboration avec Les Amis du marais de Saint-Antoine-de-Tilly et endossé par la municipalité.
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Les amis du marais
de Saint-Antoine-de-Tilly, C.P. 10
Saint-Antoine-de-Tilly (Québec) G0S 2C0